NOTRE DAME DE L'ASSOMPTION

NOTRE DAME DE L'ASSOMPTION

PAROISSE de BOUGIVAL


A l’occasion de l’entrée en vigueur de la nouvelle traduction pour la messe.

Publié par Paroisse Bougival sur 28 Novembre 2021, 18:49pm

Catégories : #Enseignement, #VIE de L'EGLISE

A l’occasion de l’entrée en vigueur de la nouvelle traduction pour la messe.

De l’introduction au Missel « Laudate 1»  

Le concile Vatican II a mis en lumière l’articulation vitale, dans l’Église, entre le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel, reçu par l’ordination. Par le sacrement du baptême, les fidèles sont consacrés pour participer au culte « en esprit et vérité », en tant que membres du corps du Christ. Saint Paul ne dit pas autre chose : « Je vous exhorte donc, frères, par la miséricorde de Dieu, à lui présenter votre corps – votre personne tout entière – en sacerdoce vivant, saint, capable de plaire à Dieu : c’est là, pour vous, la juste manière de lui rendre un culte. » Le concile précise que les fidèles exercent leur sacerdoce par « la réception des sacrements, la prière et l’action de grâces, le témoignage d’une vie sainte, et par leur renoncement et leur charité effective. » Ainsi, le sacrifice parfait du Seigneur se prolonge et s’accomplit dans la vie même des enfants de Dieu.
Dans la célébration liturgique, c’est le désir de l’Église que « tous les fidèles soient amenés à cette participation pleine, consciente et active, qui est demandée par la nature de la liturgie elle-même et qui est, en vertu de son baptême, un droit et un devoir pour le peuple chrétien, « race élue, sacerdoce royal, nation sainte, peuple racheté ». Cette participation « active » ne doit pas être compris d’abord comme la réalisation d’une activité mais comme la communion pleine et entière, corps et âme, d’attention et d’intention, avec l’œuvre de salut rendue présente, en acte, dans les rites liturgiques. Aussi le même concile précise-t-il : « pour obtenir sa pleine efficacité, il est nécessaire que les fidèles accèdent à la liturgie avec les dispositions d’une âme droite, qu’ils harmonisent leur âme avec leur voix, qu’ils coopèrent avec la grâce d’en haut pour ne pas recevoir celle-ci en vain ».

Participer de façon pleine, consciente et active (à la liturgie) signifie s’ouvrir à l’action de Dieu, prendre toujours d’avantage conscience du mystère célébré et de sa relation avec l’existence chrétienne. Il ne s’agit pas d’abord d’une activité extérieure, mais essentiellement d’une attitude intérieure de réceptivité pour se laisser rejoindre et transformer par Dieu. Dieu a parlé aux hommes par Jésus, son Fils, image du Dieu invisible. Aujourd’hui, dans le temps de l’Église, la liturgie est le lieu privilégié dans lequel Dieu se rend présent aux hommes. Il entre en relation avec eux à travers un langage constitué de signes et de symboles, aptes à exprimer les réalités invisibles. Il revient à chacun de vivre la liturgie avec une foi vive et un cœur attentif. Toutes les facultés de l’homme – corps, sens, esprit, volonté – peuvent alors s’unir à l’action de Dieu lui-même.
 
D’une catéchèse du mercredi de Benoit XVI 2 

Saint Benoît, dans sa « Règle », en parlant de la prière des Psaumes, indique aux moines : mens concordet voci, « que l’esprit concorde avec la voix ». Le saint enseigne que dans la prière des Psaumes, les paroles doivent précéder notre esprit. Habituellement, cela ne se passe pas ainsi, nous devons d’abord penser puis ce que nous avons pensé est converti en parole. Ici en revanche, dans la liturgie, c’est l’inverse, la parole précède. Dieu nous a donné la parole et la sainte liturgie nous offre les paroles ; nous devons entrer à l’intérieur des paroles, dans leur signification, les accueillir en nous, nous mettre en harmonie avec ces paroles ; ainsi devenons-nous fils de Dieu, semblables à Dieu. (…) Un élément fondamental, primaire, du dialogue avec Dieu dans la liturgie, est la concordance entre ce que nous disons avec les lèvres et ce que nous portons dans le cœur. En entrant dans les paroles de la grande histoire de la prière, nous sommes nous-mêmes conformés à l’esprit de ces paroles et nous devenons capables de parler avec Dieu.

Dans cette optique, je voudrais seulement mentionner l’un des moments qui, au cours de la liturgie elle-même, nous appelle et nous aide à trouver cette concordance, cette conformation à ce que nous écoutons, nous disons et nous faisons pendant la célébration de la liturgie. Je fais référence à l’invitation que le célébrant formule avant la prière eucharistique : « Sursum corda », élevons nos cœurs au-dessus de l’enchevêtrement de nos préoccupations, de nos désirs, de nos angoisses, de notre distraction. Notre cœur, au plus profond de nous-mêmes, doit s’ouvrir docilement à la Parole de Dieu et se recueillir dans la prière de l’Église, pour recevoir son orientation vers Dieu des paroles mêmes qu’il écoute et prononce. Le regard du cœur doit se diriger vers le Seigneur, qui se trouve parmi nous : il s’agit d’une disposition fondamentale.

Quand nous vivons la liturgie avec cette attitude de fond, notre cœur est comme libéré de la force de gravité, qui l’attire vers le bas, et il s’élève intérieurement vers le haut, vers la vérité, vers l’amour, vers Dieu. Comme le rappelle le Catéchisme de l’Église catholique : « La mission du Christ et de l’Esprit Saint qui, dans la liturgie sacramentelle de l’Église, annonce, actualise et communique le Mystère du salut, se poursuit dans le cœur qui prie. Les Pères spirituels comparent parfois le cœur à un autel » (n. 2655) : altare Dei est cor nostrum.

Chers amis, nous ne célébrons et vivons bien la liturgie que si nous restons dans une attitude de prière, et pas si nous voulons « faire quelque chose », nous faire voir ou agir, mais si nous orientons notre cœur vers Dieu et si nous nous plaçons dans une attitude de prière en nous unissant au Mystère du Christ et à son dialogue de Fils avec le Père. Dieu lui-même nous enseigne à prier, comme l’affirme saint Paul. Il nous a lui-même donné les paroles adaptées pour nous adresser à Lui, des paroles que nous rencontrons dans le Psautier, dans les grandes oraisons de la sainte liturgie et dans la célébration eucharistique elle-même. Prions le Seigneur d’être chaque jour plus conscients du fait que la liturgie est action de Dieu et de l’homme ; une prière qui jaillit de l’Esprit Saint et de nous, entièrement adressée au Père, en union avec le Fils de Dieu fait homme. 

 

[1] Missel français-latin pour fidèles. Il vient d’être publié et contient toutes les prières et lectures des dimanches, semaines, fêtes, etc., ainsi que de riches commentaires liturgiques, une introduction à la vie sacramentelle de l'Église, un guide de la prière personnelle et de la Liturgie des heures, et un choix de prières et de chants usuels.

[2] (26/09/2012)

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