(Extrait d’un article du Père Dominique Le Tourneau)
3 passages-clés de l’Écriture permettent d’appeler Marie « nouvelle Ève » : le passage de la Genèse appelé « Protévangile » où Dieu s’adresse au serpent, la vision du Christ comme « nouvel Adam », la désignation de Marie par Jésus sous le nom de « Femme ».
Dans le texte de Gn 3, 15, Dieu s’adresse au serpent des origines : « Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ton lignage et le sien. Il t’écrasera la tête et tu l’atteindras au talon. » Un commentaire autorisé — celui du pape Jean Paul II — relève à quel point « il est significatif que l’annonce du rédempteur, du sauveur du monde, contenue dans ces paroles, concerne “la femme”. Celle-ci est nommée à la 1ère place dans le protévangile, comme ancêtre de celui qui sera le rédempteur de l’homme. Et si la rédemption doit s’accomplir par la lutte contre le mal, par l’hostilité entre le lignage de la femme et le lignage de celui qui, comme “père du mensonge” (Jn 8, 44), est le 1er auteur du péché dans l’histoire de l’homme, ce sera aussi l’hostilité entre lui et la femme. Dans ces paroles s’ouvre la perspective de toute la révélation, d’abord comme préparation à l’Évangile, puis comme l’Évangile lui-même. Dans cette perspective, les deux figures de femme : Ève et Marie, se rejoignent sous le nom de la femme » (Mulieris dignitatem, n.11).
Le Nouveau Testament établit la comparaison du Christ avec Adam et c’est à partir de là que l’on en est venu à penser l’opposition Ève-Marie. St Paul développe ce parallèle entre Adam et le Christ (cf. Rm 5, 12-21 ; 1 Co 15, 22). Comme le déclarait le pape Jean Paul II, « auprès de toutes les générations, dans la tradition de la foi et de la réflexion chrétienne sur la foi, le rapprochement entre Adam et le Christ va souvent de pair avec le rapprochement entre Ève et Marie ».
Le Christ, engendré par Marie, est le nouvel Adam qui répare la faute commise par celui-ci. « C’est de la descendance d’Abraham qu’il se charge » (He 2, 16). Or, par Jésus-Christ, nous sommes « descendance d’Abraham, héritiers selon la promesse » (Ga 3, 29). Et, à partir de cet ancêtre, nous rejoignons Adam. « Le Logos visite Adam dans le sein de la Vierge Mère » (saint Hippolyte, Fragment de la grande Ode). Pour saint Basile de Césarée (329-379), « de même que le premier Adam n’est pas né d’un homme et d’une femme, mais a été formé de la terre, de même le dernier Adam, qui devait guérir la blessure du premier, a pris un corps dans le sein de la Vierge, pour être, quant à la chair, égal à la chair de ceux qui ont péché » (Commentarius in Isaïam 7, 201).
D’autre part, nous remarquons qu’aux noces de Cana (Jn 2, 4), comme au Calvaire (Jn 19, 26), Marie est appelée « Femme » par Jésus. Ces deux passages ont en commun qu’il y est question de « l’heure » de Jésus, qui arrivera avec sa Passion glorieuse. L’évangéliste parle de Marie comme de la « Mère de Jésus », mais Jésus lui-même l’appelle « Femme », terme inusité dans la bouche d’un fils et qui renvoie incontestablement à la « femme » du protévangile, faisant de Marie le contrepoint d’Ève.
Marie est aussi évoquée dans le « signe grandiose » de la Femme qui apparaît au Ciel au livre de l’Apocalypse (Ap 12, 1). Dans la révélation de l’Apocalypse, Marie sera associée à la royauté universelle de son Fils : « Un signe grandiose apparut au ciel : une Femme ! Le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête » (Ac 12, 1). « La grâce qui parvient à l’humanité à travers Marie est beaucoup plus abondante que les dommages qui proviennent du péché de nos premiers parents. En Marie, comme en aucune autre créature humaine, nous voyons le triomphe de la grâce sur le péché, nous voyons s’accomplir la prophétie de la Genèse de la descendance de la femme qui écrase la tête du serpent infernal » (Jean Paul II, Homélie à Sainte-Marie-Majeure, 8 décembre 1985).
Pour st Irénée, évêque de Lyon (130-v. 208), « il n’est d’autre manière de délier ce qui a été lié sinon de reprendre en sens inverse les entrelacs du nœud. (…) C’est ainsi que le nœud de la désobéissance d’Ève a été défait par l’obéissance de Marie ; car ce que la Vierge Ève avait lié par son incrédulité la Vierge Marie l’a délié par sa foi » (Contre les hérésies 3,23).
C’est ce que saint Irénée appelle la recirculatio, littéralement, en latin, « mouvement à rebours », qui ramène l’humanité à la sainteté originelle. « Car ce qui a été lié ne peut être délié que si l’on refait en sens inverse les boucles du nœud » (Contres les hérésies 3, 22,4). Marie joue donc un rôle analogue à celui d’Ève aux origines de l’humanité, Ève qui est la Mère des vivants (Gn 3,20) et l’épouse d’Adam, son « aide » (Gn 2, 18). Selon le symbole développé par saint Irénée, le mal contracté par les origines est vaincu par un circuit inverse (re-circulation) : le Christ reprend Adam ; la croix, l’arbre de la chute, Marie reprend Ève. Chacun des éléments gâtés au moment de la chute est renouvelé à la racine.
À la parole du serpent (Satan, l’ange déchu) Ève avait désobéi à Dieu en cueillant le fruit maudit du péché. À la parole de l’archange Gabriel, Marie a obéi à Dieu en donnant le fruit béni de son sein. Toute l’iconographie chrétienne a médité le rapport de ces deux scènes. Que l’on songe aux Annonciations de Fra Angelico qui comportent le plus souvent en arrière fond la présence d’Adam et Ève chassés du paradis terrestre par l’ange armé du glaive (Gn 3, 24). Quand les artistes n’ont pas représenté Adam et Ève, ils ont quand même placé dans leur Annonciation un détail qui rappelle cette référence à la Genèse : ce peut-être un personnage ou un animal du bestiaire de Satan (chat, blaireau, singe, etc.), mais le plus souvent une pomme, fruit défendu, rappel limpide du péché d’Adam et d’Ève [bien qu’il ne soit pas question de pomme dans le récit inspiré, mais de pomma, c’est-à-dire d’un fruit en latin].
LE DIVIN PETIT MENDIANT DE NOËL
(Ste Thérèse de l’Enfant Jésus)
Voulez-vous être sur la terre Dans la crèche où Jésus repose Les grands, les nobles de la terre |
Tout enfant aime qu’on le place A vous, le Petit Jésus |
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Ô mon petit Jésus,
je me donne à toi entièrement et pour toujours.
Je voudrai toujours ce que tu voudras.
Je ferai tout ce que tu me diras de faire.
Je ne vivrai que pour toi.
Je travaillerai en silence
et, si Tu veux, je souffrirai beaucoup en silence.
Je te supplie de me faire devenir sainte,
une très grande sainte, une martyre.
Fais-moi être fidèle toujours.
Je veux sauver beaucoup d’âmes
et t’aimer plus que tout le monde,
mais je veux aussi être toute petite,
afin de te donner plus de gloire.
Je veux te posséder, mon petit Jésus,
et te rayonner.
Je veux n’être qu’à toi
mais je veux surtout ta volonté.
Ta petite Yvonne. 1er janvier 1911