NOTRE DAME DE L'ASSOMPTION

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PAROISSE de BOUGIVAL


JMJ de Clogne - discours de Benoît XVI

Publié par Paroisse Bougival sur 9 Janvier 2023, 19:00pm

Catégories : #Enseignement, #VIE de L'EGLISE

JMJ de Clogne - discours de Benoît XVI

5 mois après son élection au Pontificat, Benoit XVI accomplit en aout 2005 son 1er voyage apostolique hors d’Italie pour participer au JMJ de Cologne, ville qui s’honore d’avoir les reliques des rois mages.
Extrait de son discours d’accueil des jeunes…

Un texte qui fait partie de cet héritage qu’il nous a laissé et qui mérite d’être à nouveau lu…

 En arrivant aujourd'hui à Cologne pour participer avec vous à la vingtième Journée mondiale de la Jeunesse, s'impose à moi avec émotion et reconnaissance le souvenir du Serviteur de Dieu tant aimé de nous tous Jean-Paul II, qui eut l'idée lumineuse d'appeler les jeunes du monde entier à se rassembler pour célébrer ensemble le Christ, unique Rédempteur du genre humain. Grâce à ce dialogue profond qui s'est développé pendant plus de vingt ans entre le Pape et les jeunes, beaucoup d'entre eux ont pu approfondir leur foi, tisser des liens de communion, se passionner pour la Bonne Nouvelle du salut en Jésus Christ et la proclamer dans de nombreuses parties de la terre. Ce grand Pape a su comprendre les défis auxquels les jeunes d'aujourd'hui sont confrontés et, affirmant sa confiance en eux, il n'a pas hésité à les inciter à être de courageux annonciateurs de l'Évangile et d'intrépides bâtisseurs de la civilisation de la vérité, de l'amour et de la paix. 
Il me revient aujourd'hui de recueillir cet extraordinaire héritage spirituel que le Pape Jean-Paul II nous a laissé. Il vous a aimés, vous l'avez compris, et vous le lui avez rendu avec tout l'enthousiasme de votre âge. Maintenant, tous ensemble, nous avons le devoir de mettre en pratique ses enseignements. Forts de cet engagement, nous sommes ici à Cologne, pèlerins à la suite des Mages. Selon la tradition, leurs noms en langue grecque étaient Melchior, Gaspard et Balthazar. 


Dans son Évangile, Matthieu rapporte la question qui brûlait le cœur des Mages : "Où est le Roi des Juifs qui vient de naître?" (2, 2). C'est pour Le rechercher qu'ils avaient fait le long voyage jusqu'à Jérusalem. C'est pour cela qu'ils avaient supporté fatigues et privations, sans céder au découragement, ni à la tentation de retourner sur leurs pas. Maintenant qu'ils étaient proches du but, ils n'avaient pas d'autres questions à poser que celle-là. Nous aussi, nous sommes venus à Cologne parce que nous avons entendu résonner dans notre cœur, bien que sous une autre forme, la même question qui avait poussé les hommes de l'Orient à se mettre en chemin. Il est vrai que nous aujourd'hui nous ne cherchons plus un roi ; mais nous sommes préoccupés par l'état du monde et nous demandons :  Où puis-je trouver les critères pour ma vie, les critères pour collaborer de manière responsable à l'édification du présent et de l'avenir de notre monde ? A qui puis-je faire confiance - à qui me confier ? Où est Celui qui peut m'offrir la réponse satisfaisante aux attentes de mon cœur ?  Poser de telles questions signifie avant tout reconnaître que le chemin ne peut pas s'achever avant d'avoir rencontré Celui qui a le pouvoir d'instaurer son Royaume universel de justice et de paix, auquel les hommes aspirent, mais qu'ils ne savent pas construire tout seuls. Poser de telles questions signifie aussi chercher Quelqu'un qui ne se trompe pas et qui ne peut pas tromper, et qui est donc en mesure d'offrir une certitude assez forte pour permettre de vivre pour elle et, si nécessaire aussi, de mourir. 
A l'horizon de l'existence, quand se profile une telle réponse, il faut, chers amis, savoir faire les choix nécessaires. C'est comme lorsque l'on se trouve à une croisée de chemins :  quelle route prendre ? Celle qui m'est dictée par les passions ou celle qui m'est indiquée par l'étoile qui brille dans ma conscience ? Ayant entendu la réponse :  "A Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète" (Mt 2, 5), les Mages choisirent de poursuivre leur route et d'aller jusqu'au bout, éclairés par cette parole. 
De Jérusalem, ils allèrent jusqu'à Bethléem, c'est-à-dire de la parole qui leur indiquait où se trouvait le Roi des Juifs qu'ils cherchaient jusqu'à la rencontre avec ce Roi qui était en même temps l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. Cette parole s'adresse aussi à nous. Nous aussi, nous devons faire un choix. En réalité, à bien y réfléchir, c'est précisément l'expérience que nous faisons en participant à chaque Eucharistie. A chaque Messe, en effet, la rencontre avec la Parole de Dieu nous introduit à la participation au mystère de la croix et de la résurrection du Christ et ainsi nous introduit à la Table eucharistique, à l'union avec le Christ. Sur l'autel est présent Celui que les Mages virent couché sur la paille :  le Christ, le Pain vivant descendu du ciel pour donner la vie au monde, l'Agneau véritable qui donne sa vie pour le salut de l'humanité. Éclairés par cette Parole, c'est toujours à Bethléem - la "Maison du pain" - que nous pourrons faire la rencontre bouleversante avec la grandeur inconcevable d'un Dieu qui s'est abaissé jusqu'à se donner à voir dans une mangeoire, jusqu'à se donner en nourriture sur l'autel. 
Pouvons-nous imaginer la stupeur des Mages devant l'Enfant emmailloté ! Seule la foi leur permit de reconnaître sous les traits de cet enfant le Roi qu'ils cherchaient, le Dieu vers lequel l'étoile les avait guidés. En lui, comblant le fossé entre le fini et l'infini, entre le visible et l'invisible, l'Éternel est entré dans le temps, le Mystère s'est fait reconnaître, se donnant à nous dans les membres fragiles d'un petit enfant. "Aujourd'hui, les Mages considèrent avec une profonde stupeur ce qu'ils voient ici :  le ciel sur la terre, la terre dans le ciel ; l'homme en Dieu, Dieu dans l’homme ; et celui que le monde entier ne peut contenir, enfermé dans le corps d'un tout-petit"
(saint Pierre Chrysologue, Homélie pour l'Épiphanie, 160, n. 2). Au cours de ces journées, en cette "Année de l'Eucharistie", nous nous tournerons avec la même stupeur vers le Christ présent dans le Tabernacle de la miséricorde, dans le Sacrement de l'Autel. 
Chers jeunes, 
le bonheur que vous cherchez, le bonheur auquel vous avez le droit de goûter a un nom, un visage : celui de Jésus de Nazareth, ! 
Avec Marie, donnez votre "oui" à ce Dieu qui se propose de se donner à vous. Je vous redis aujourd'hui ce que j'ai dit au début de mon pontificat :  "Celui qui laisse entrer le Christ dans sa vie ne perd rien, rien, absolument rien de ce qui rend la vie libre, belle et grande. Non ! Ce n'est qu'avec cette amitié que s'ouvrent en grand les portes de la vie. Ce n'est qu'avec cette amitié qu'on déverrouille réellement les grandes potentialités de la condition humaine. Ce n'est qu'avec cette amitié que nous faisons l'expérience de ce qui est beau et de ce qui libère"
(Homélie pour la Messe inaugurale du pontificat, 24 avril 2005). Soyez-en vraiment convaincus :  le Christ n'enlève rien de ce qu'il y a de beau et de grand en vous, mais il mène tout à sa perfection, pour la gloire de Dieu, pour le bonheur des hommes, pour le salut du monde. 
Au cours de ces journées, je vous invite à vous engager sans réserve à servir le Christ, quoi qu'il en coûte. La rencontre avec Jésus Christ vous permettra de goûter intérieurement la joie de sa présence vivante et vivifiante, pour en témoigner ensuite autour de vous. Que votre présence dans cette ville soit déjà le premier signe de l'annonce de l'Évangile par le témoignage de votre comportement et de votre joie de vivre. Laissons monter de notre cœur un hymne de louange et d'action de grâce au Père pour tant de bienfaits qu'il nous a accordés et pour le don de la foi que nous célébrerons ensemble, le manifestant au monde à partir de cette terre située au centre de l'Europe, d'une Europe qui doit beaucoup à l'Évangile et à ses témoins au cours des siècles. 
Je vais maintenant me faire pèlerin à la cathédrale de Cologne, pour vénérer les reliques des saints Mages, qui ont accepté de tout quitter pour suivre l'étoile qui les conduisit au Sauveur du genre humain. (…) Ces reliques ne sont que des signes fragiles et pauvres de ce que furent les Mages et de ce qu'ils vécurent il y a tant de siècles. Les reliques nous conduisent à Dieu lui-même :  en effet, c'est Lui qui, par la force de sa grâce, donne à des êtres fragiles le courage d'être ses témoins devant le monde. En nous invitant à vénérer les restes mortels des martyrs et des saints, l'Église n'oublie pas qu'il s'agit certes de pauvres ossements humains, mais d'ossements qui appartenaient à des personnes visitées par la puissance vivante de Dieu. Les reliques des saints sont des traces de la présence invisible mais réelle qui illumine les ténèbres du monde, manifestant que le règne de Dieu est au-dedans de nous. Elles crient avec nous et pour nous :  "Maranatha" - "Viens Seigneur Jésus". 
Très chers jeunes, c'est par ces paroles que je vous salue et je vous donne rendez-vous pour la veillée de samedi soir.  A tous, je vous dis, à bientôt ! 

Là où fut inhumé son saint prédécesseur, la dépouille de Benoît XVI repose désormais dans l’attente de la Résurrection… Si Dieu veut, peut-être un jour en prélèvera-t-on des reliques…ce qui est sûr c’est que son « à bientôt » de Cologne raisonne avec un nouvel accent :il nous donne rendez-vous là-Haut… Spe Salvi !!!

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