NOTRE DAME DE L'ASSOMPTION

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PAROISSE de BOUGIVAL


Saint Paul et l’Eucharistie : 

Publié par Paroisse Bougival sur 22 Janvier 2023, 21:42pm

Catégories : #Enseignement, #VIE de L'EGLISE

Saint Paul et l’Eucharistie : 

Benoit XVI en parla dans une de ses catéchèses du mercredi… 10/12/2008

 
Saint Paul transmet verbalement avec un profond respect la tradition sur l'Eucharistie qu'il a reçue des témoins mêmes de la dernière nuit. Il transmet ces paroles comme un trésor précieux confié à sa fidélité. Et ainsi, dans ces paroles, nous entendons réellement les témoins de la dernière nuit. Nous entendons les paroles de l’Apôtre :  "Pour moi, en effet, j'ai reçu du Seigneur ce qu'à mon tour je vous ai transmis :  le Seigneur Jésus, la nuit où il était livré, prit du pain et, après avoir rendu grâce, le rompit et dit:  "Ceci est mon corps, livré pour vous; faites ceci en mémoire de moi". De même, après le repas, il prit la coupe en disant :  "Cette Coupe est la nouvelle alliance dans mon sang; chaque fois que vous en boirez, faites-le en mémoire de moi"" (1 Co 11, 23-25). Il s'agit d'un texte inépuisable. 
Paul transmet les paroles du Seigneur sur la coupe de cette façon :  cette coupe est "la nouvelle alliance dans mon sang". Ces paroles recèlent une allusion à deux textes fondamentaux de l'Ancien Testament. La 1ère allusion concerne la promesse d'une nouvelle alliance dans le Livre du prophète Jérémie. Jésus dit aux disciples et nous dit :  maintenant, en cette heure, avec moi et par ma mort se réalise la nouvelle alliance ; à partir de mon sang commence dans le monde cette nouvelle histoire de l'humanité. Mais dans ces paroles est également présente une allusion au moment de l'alliance du Sinaï, lorsque Moïse avait dit :  "Ceci est le sang de l'Alliance que le Seigneur a conclue avec vous moyennant toutes ces clauses" (Ex 24, 8). Il s'agissait là du sang d'animaux. Le sang des animaux ne pouvait être que l'expression d'un désir, l'attente d'un véritable sacrifice, du véritable culte. Avec le don de la coupe, le Seigneur nous donne le véritable sacrifice. L'unique véritable sacrifice est l'amour du Fils. Avec le don de cet amour, amour éternel, le monde entre dans la nouvelle alliance. Célébrer l'Eucharistie signifie que le Christ se donne lui-même, donne son amour, pour nous conformer à lui et pour créer ainsi le monde nouveau. 
Le 2ème aspect important de la doctrine sur l'Eucharistie apparaît dans la même 1ère Lettre aux Corinthiens, où saint Paul dit :  "La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas communion au corps du Christ ? Parce qu'il n'y a qu'un pain, à plusieurs nous ne sommes qu'un corps, car tous nous participons à ce pain unique" (10, 16-17). Dans ces paroles apparaît également le caractère personnel et le caractère social du Sacrement de l'Eucharistie. Le Christ s'unit personnellement à chacun de nous, mais le même Christ s'unit également avec l'homme et la femme à mes côtés. Et le pain est pour moi, mais également pour l'autre. Ainsi, le Christ nous unit tous à lui et nous unit tous, l'un avec l'autre. Nous recevons le Christ dans la communion. Mais le Christ s'unit également avec mon prochain :  le Christ et le prochain sont inséparables dans l'Eucharistie. Et ainsi, nous ne formons tous qu'un seul pain, un seul corps. Une Eucharistie sans solidarité avec les autres est une Eucharistie dont on abuse. Et ici, nous sommes aussi à la racine et dans le même temps au centre de la doctrine sur l'Église comme Corps du Christ, du Christ ressuscité. 
Nous voyons également tout le réalisme de cette doctrine. Le Christ nous donne son corps dans l'Eucharistie, il se donne lui-même dans son corps et il fait de nous son corps, il nous unit à son corps ressuscité. Si l'homme mange le pain normal, ce pain, dans le processus de la digestion, devient partie de son corps, transformé en substance de vie humaine. Mais dans la sainte Communion, se réalise le processus inverse. Le Christ, le Seigneur, nous assimile à lui, nous introduit dans son Corps glorieux et ainsi, tous ensemble, nous devenons son Corps. Celui qui ne lit que le chapitre 12 de la 1ère Lettre aux Corinthiens et le chapitre 12 de la Lettre aux Romains, pourrait penser que la parole sur le Corps du Christ comme organisme des charismes n'est qu'une sorte de parabole sociologique-théologique. En réalité, dans la politologie romaine, cette parabole du corps avec plusieurs membres qui forment une unité, était utilisée par l'État lui-même, pour dire que l'État est un organisme dans lequel chacun a sa fonction, la multiplicité et la diversité des fonctions forment un corps et chacun a sa place. En ne lisant que le chapitre 12 de la 1ère Lettre aux Corinthiens, on pourrait penser que Paul se limite à transférer uniquement cela à l'Église, qu'ici aussi, il ne s'agit que d'une sociologie de l'Église. Mais en tenant compte de ce 10ème chapitre, nous voyons que le réalisme de l'Église se situe bien ailleurs, il est beaucoup plus profond et vrai que celui d'un État-organisme. Parce que le Christ nous donne réellement son corps et fait de nous son corps. Nous devenons réellement unis au corps ressuscité du Christ, et ainsi, unis l'un à l'autre. L'Église n'est pas seulement une corporation comme l'État, c'est un corps. Ce n'est pas simplement une organisation, mais un véritable organisme.

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