Louis-Nicolas Lemasle - Relevailles de la duchesses de Berry dans l'église de Vernouillet (diocèse de Versailles) Madame la duchesse de Berry tient son cierge des relevailles et son fils, le petit duc de Bordeaux, futur Henri V.
La bénédiction des “relevailles” ou d’une maman après l’accouchement.
(A partir d’un article paru sur le site Claves.org de la Fraternité St Pierre)
Quarante jours après la naissance de son enfant, le rituel romain d’avant la Réforme du Concile Vatican II propose à la mère une bénédiction spéciale, appelée « bénédiction des relevailles » et celui d’après le Concile « bénédiction d’une mère après la naissance ».
Cette tradition est étroitement liée à la démarche de la Vierge Marie lors de la présentation de Jésus au Temple.
La prochaine fête peut être une bonne occasion de redécouvrir le sens de ce sacramental quelque peu oublié.
Selon la forme « ancienne » cette bénédiction est donnée le 40ème jour après la naissance de l’enfant ; la mère porte un cierge allumé qui rappelle la fête de la Chandeleur, et se présente à l’entrée de l’Église, comme autrefois la Vierge Marie à l’entrée du Temple de Jérusalem. La lecture du psaume 23, par laquelle commence le rituel, rappelle l’arrivée du Sauveur, Roi de gloire, aux portes de la Ville Sainte : « Levez vos portes, ô princes ! et vous, portes éternelles, levez-vous, afin de laisser entrer le Roi de gloire ! » Enfin l’oraison qui achève la bénédiction fait un parallèle explicite entre la Vierge Marie et la mère bénie. Dans certains rituels français, on lisait même l’évangile de la fête du 2 février.
L’aspect de la « purification rituelle » de la mère, si présent dans la loi mosaïque, est totalement absent de la cérémonie chrétienne des relevailles. Cela s’explique dans le fait qu’en mettant au monde son Fils, et en se conformant à cette cérémonie de la Purification, la Vierge Marie en a transformé le sens : l’oraison finale du rituel confère ainsi une action, une vertu particulière à la maternité de la Vierge Marie, « qui change en joie des douleurs de celles qui deviennent mères ». Désormais c’est l’action de grâce qui prend toute la place : il s’agit pour la mère de reconnaître le don de Dieu, don d’une nouvelle vie, transfigurée par la grâce du baptême.
Mettre au monde un enfant après la venue du Christ n’a plus le même sens que de mettre au monde un enfant avant cette venue, car le Christ a apporté la joie et le salut aux hommes en se faisant enfant parmi nous. Du sacrifice rituel de l’Ancien Testament, il ne reste que la dimension spirituelle, l’offrande intérieure de la mère qui se reconnaît humble réceptacle des dons de Dieu.
Ainsi, la mère rend grâce, et en retour elle est bénie de Dieu par l’intermédiaire du prêtre. D’ailleurs, la liturgie a toujours accompagné les évènements importants et heureux de la vie familiale par des bénédictions particulières : fiançailles, mariage, attente d’un enfant, noces d’argent, etc…
Par ces bénédictions, la liturgie exprime que ces évènements humains, terrestres, sont de véritables bénédictions divines. L’âme chrétienne veut ainsi référer à Dieu sa joie humaine, et comprend que les bonheurs quotidiens ont leur source en Dieu.
Par cette bénédiction enfin, la mère confie au Seigneur son avenir et celui de son enfant, puisant dans la grâce divine la force pour bien éduquer son enfant.
TEXTE DE LA BENEDICTION DES RELEVAILLES
Rituale Romanum, titre VII, chapitre 3. Dieu éternel & tout-puissant, qui par la maternité de la bienheureuse Vierge Marie avez changé en joie les douleurs des fidèles qui deviennent mères : jetez un regard de bonté sur votre servante, qui, pleine de joie, vient dans votre saint temple pour rendre grâces ; faites qu’après cette vie, par les mérites et l’intercession de la bienheureuse Marie, elle obtienne, ainsi que son enfant, la joie de la béatitude éternelle. Par le Christ notre Seigneur. |
Rituel romain de 1995 Dieu notre Père, créateur et gardien de la vie des hommes, tu as accordé à N.D. la joie d’être mère ; Reçois notre action de grâce et exauce la prière que nous t’adressons : Protège de tout mal cette mère et son enfant, accompagne-les, jour après jour, sur les chemins de cette vie et accueille-les pour toujours dans la joie de ta maison. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen. Ou bien : Dieu de qui vient toute bénédiction, toi vers qui monte toute prière pour te bénir, accorde à cette mère le secours de ta bénédiction : qu'elle te rende grâce pour le don reçu de toi et qu'avec son enfant, elle ait la joie de ta constante protection. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. |