APPEL du secrétariat |
Il n’y a plus que quelques intentions de messes à célébrer…
Pour mémoire, faire célébrer des messes pour les défunts est une des plus belles choses qu’on puisse leur offrir !
1. Si la messe est célébrée pour le salut du « monde » : pourquoi faire célébrer une messe pour une intention « particulière » ?
En effet : toute eucharistie étant célébrée pour « la gloire de Dieu et le salut du monde », elle a toujours une valeur universelle. Car la messe est le sacrifice du Christ auquel s’unit toute l’Église : celle du ciel (les saints et les anges) et celle de la terre (nous tous) encore en route ici-bas. Cependant, chaque célébrant a la possibilité de joindre à cette intention générale telle ou telle intention particulière qui peut lui être confiée : dans les Prières Eucharistiques, il y a des moments prévus pour les intentions particulières. Demander qu’on célèbre la messe pour une intention particulière, c’est inscrire mon intention dans la grande prière par excellence de l’Église, c’est-à-dire, l’Eucharistie.
2. Quand on parle ‘d’intention de messe’, que comprendre ?
L’intention c’est votre intention de prière. Cette intention peut être soit personnelle (pour une intention qui me tient à cœur : ma vocation, ma santé, mes études, mon travail, etc.) soit pour d’autres personnes (pour mes enfants, pour tel ami en difficulté, pour un malade, pour un jeune qui vient d’entrer au séminaire, pour des fiancés, pour le Saint-Père, pour l’unité des chrétiens, pour la France, pour la paix dans ma famille, pour la paix au Moyen-Orient, etc.), soit pour confier un défunt à la miséricorde du Seigneur ; soit en action de grâces pour tel ou tel événement vécu ( anniversaire, fiançailles, noces d'or ou d'argent, ordination sacerdotale, santé, paix, unité familiale retrouvée, etc.)...
Si on souhaite rester discret à cause de la nature de l’événement (par exemple, en action de grâces parce que telle femme a gardé son enfant), on peut indiquer simplement au prêtre de célébrer pour une « intention particulière ». Habituellement, on précise aussi la date de la célébration : ainsi, si on ne peut pas y assister, on peut au moins s’y unir par la prière. Ce n’est pas seulement le prêtre qui prie, mais c’est toute l’assemblée, toute l’église du ciel et de la terre, qui se trouve associée à la prière pour les intentions particulières de chacun de ses membres !
3. Mais faire célébrer une messe pour une intention particulière n’équivaut-il pas à « acheter une messe » ?
Non, on n'achète ni la puissance ni la miséricorde de Dieu ! (Ce trafic des biens spirituels s'appelle « simonie » : Ac 8, 9-25). Car la messe n'a pas de prix : Le “prix “ qu'a payé le Christ en se sacrifiant est infini : Il fut immolé rachetant pour Dieu, au prix de son sang, des hommes de toute tribu, langue peuple et nation. (Apocalypse 5, 9).
On n’achète pas une messe, on n'achète pas Dieu pour quelques euros, on ne fait pas du commerce avec le salut ! On offre tout simplement une aumône. (« L’offrande pour la célébration de saintes Messes doit être considérée comme « une forme excellente » d’aumône. Cette coutume « n’est pas seulement approuvée mais également encouragée par l’Église qui la considère comme une sorte de signe de l’union du baptisé avec le Christ, ainsi que du fidèle avec le prêtre qui réalise son ministère en sa faveur ». (Congrégation pour le Clergé, janvier 2013, n°69).
Ainsi, on ne peut pas parler de “prix”, mais d’offrande. L’argent n'est pas pour payer la messe, mais pour participer à la vie matérielle de l’Église, des paroisses et des prêtres et faciliter ainsi la mission. Mais ne restons pas au simple niveau matériel : élevons notre regard ! Faire une offrande, c’est essentiellement s’offrir soi-même ; c’est une façon donc d’exercer son sacerdoce commun de baptisés, c’est un geste d'association au sacrifice salutaire du Christ, en offrant une partie de son bien, fruit de son travail, de sa peine.
4. Notre offrande s’identifie alors avec l’offrande de la Messe ?
Non, il ne faut pas confondre les plans ! Notre offrande en argent n'est pas l'offrande accomplie à la messe car, dans l'Eucharistie, il n'y a pas d'autre offrande que celle du sacrifice du Christ à son Père. C’est à ce sacrifice que s’associe l'offrande de toute l'Église, en s’offrant elle-même, dans son être, dans son agir, dans son avoir. Or, ce que l’Église a de plus précieux est le Christ lui-même : son Corps et son Sang. Faire célébrer une messe, c'est alors faire monter à l'autel, avec l’offrande du Christ, notre supplique et l’offrande de notre vie, de notre travail : la présenter devant le Seigneur, devant ses anges et ses saints. La Petite Thérèse, quand elle sût qu’un assassin nommé Pranzini allait être exécuté, fit célébrer une messe pour sa conversion. Elle fit ainsi porter sur l’autel l’intention qu’elle avait dans son cœur, et elle fut exaucée. Elle n’avait que 14 ans et elle avait déjà bien compris la puissance du sacrifice rédempteur.
5. Parler « d’honoraires de messe » me gêne : n’est-ce pas une invention tardive, source de scandale pour les Protestants ?
Pas du tout : dès les premiers siècles les fidèles ont voulu participer matériellement à l'Eucharistie. Ils l’ont fait par des offrandes en nature (pain, vin, lait, vêtements) ou par des offrandes en espèces, qui étaient destinées à assurer les frais du culte, la subsistance des prêtres, la vie de l'Église. Cette tradition n’est pas une invention du christianisme : déjà dans l'Ancien Testament, les prêtres recevaient une part des sacrifices faits à Dieu (Lv 2 et 7). Il y a donc une antique tradition qui témoigne que le prêtre doit toujours pouvoir vivre de l'autel, c'est-à-dire, de la part que Dieu lui fait dans les biens que les hommes offrent au Seigneur. Quant à l’expression "honoraires de messe", on la trouve dans des textes canoniques du VIII° siècle. L’actuel code de droit canonique légitime cette pratique (Canon 945) et la réglemente (Canon 946 et suivants).
6. Cependant, l’État aide matériellement l’Église, n’est-ce pas ? Et si ce n’est pas l’État, c’est le Vatican, ou l’Évêché ?
Non : les diocèses de France ne reçoivent aucune subvention du Saint Siège. Par rapport à l’État, en France, à cause de la loi de séparation de l’Église et de l’État en 1905, l’Église ne jouit d’aucune subvention ni de privilèges spéciaux. Sauf exception de l'Alsace et de la Lorraine, les impôts ne financent pas le clergé ni le fonctionnement des lieux de Culte. La vie matérielle de l'Église ne repose que sur la contribution volontaire des fidèles ! Le clergé ne se nourrit pas seulement de remerciements et d’eau fraîche... Le denier du culte n'est pas un moyen de subsistance suffisant pour la vie des diocèses et des paroisses. L'apport des offrandes de messes est donc indispensable. Si on aime l'Église, on ne peut pas rester sur les bancs comme des spectateurs : on est invité à s'engager plus pleinement en contribuant à l’œuvre de louange. Aidons les prêtres à rendre grâce à Dieu d’une façon digne et convenable. Aussi, Notre Seigneur lui-même disait : L’ouvrier mérite son salaire (Lc 10, 7).
7. Je sais qu’une somme est proposée pour l’offrande de la messe. Est-ce obligatoire ?
Le montant de l’offrande (et non pas le “prix”, j’insiste !) proposé par les évêques répond à un désir d’équilibre et de justice. La Conférence des Évêques propose : 18 € pour une messe (36 € pour deux messes, etc.) Épargnons-nous le mauvais goût de faire des comparaisons avec les produits du supermarché ou du tabac !
Tout le monde peut apporter ses intentions sur l’autel. Cette « modique somme » empêche d’imaginer que le salut coûte de l’argent ! Celui qui a moins de possibilité financière peut donner moins ; une personne sans ou avec très peu de ressources n’est pas tenue de donner ce qu’elle n’a pas ; mais celui qui a davantage de moyens peut toujours faire une offrande à la hauteur de ses revenus. Cependant, il faut être clair : la grâce du Seigneur n’est pas “proportionnelle” à la somme de l’offrande !
8. On parle aussi de ‘neuvaine’ et de ‘trentain’ : de quoi s’agit-il ?
Une neuvaine est la célébration de 9 messes consécutives (9 jours), tandis qu’un trentain (trentain grégorien) est la célébration de 30 messes consécutives (30 jours). Il n'est pas cependant nécessaire qu'elles soient célébrées par le même prêtre. Le trentain est un usage très ancien qui remonte à la fin du VIème siècle, au Pape Saint Grégoire le Grand. Le Pape Benoît XIV, en 1752, faisait l'éloge de cette coutume en la qualifiant de "pieuse, approuvée et raisonnable".
9. Est-ce qu’un prêtre peut célébrer une messe pour plusieurs intentions ?
Chaque prêtre célèbre avec une seule intention particulière. Ainsi, quand il y a une concélébration, si vous entendez plusieurs intentions, c’est que chaque prêtre célèbre pour l’une ou l’autre de ces intentions particulières.
10. Que se passe-t-il si le prêtre ne dit pas le nom du défunt pour qui la messe est célébrée ?
Il peut arriver que le prêtre ne le dise pas, mais la messe est toujours célébrée pour cette intention. Le nom du défunt n’est pas une sorte de formule magique qui aurait pour effet le déclenchement automatique de la grâce de Dieu sur lui au moment de sa prononciation !
11. Offrir des messes ne fait quand même pas ‘sortir des âmes du purgatoire’, à supposer que ce fameux purgatoire existe !
Mais il existe ! Une messe célébrée à l’intention d’un défunt a une valeur inestimable. C’est le plus beau cadeau qu’on puisse offrir à un être cher qui nous a quittés, la prière la plus puissante à son égard ! Cet usage est très ancien (il est déjà attesté à Smyrne, au II° siècle) : les premiers chrétiens remplacèrent les banquets païens en honneur des morts par la célébration de l’Eucharistie en mémoire des défunts. Ainsi, il n'est plus question de tribut aux dieux païens pour les forcer à protéger les défunts, mais d’union à la prière du Christ s’offrant au Père, pour le salut de tous les hommes. L’Église a toujours honoré la mémoire des défunts et offert des suffrages en leur faveur, en particulier le sacrifice eucharistique, afin que, purifiés, ils puissent parvenir à la vision béatifique de Dieu (Catéchisme de l’Église Catholique, n° 1032). Le Saint Curé d’Ars disait : « Toutes les bonnes œuvres réunies n’équivalent pas au sacrifice de la messe parce qu’elles sont les œuvres des hommes, et la Sainte Messe, l’œuvre de Dieu : elle est le sacrifice que Dieu fait aux hommes de son Corps et de son Sang. »
Offrir une messe, c’est s’offrir soi-même avec Jésus pour l’amour des siens, vivants et défunts, pour l’amour de l’Église et de sa mission évangélisatrice. Par son offrande, le fidèle ne paie la messe ni n’achète la bienveillance de Dieu qui nous est définitivement offerte en Jésus. Mais, en donnant un peu de lui-même, il signifie son intégration à l’offrande que Jésus fait à son Père, s’associe à la vie de l’Église et à ses besoins, participe à l’évangélisation. |