A propos de l’Évangile de ce Dimanche du « Jeune homme riche »
Extrait du livre (Vivre dans l’intimité de Jésus en incarnant l’Évangile du P. Le Tourneau)
Si Dieu, ne nous demande pas à tous la même chose qu’au jeune homme riche, il a cependant son plan à notre égard, un plan que les évènements nous révèlent partiellement, mais que nous avons tout intérêt à lui demander de nous faire connaître : « Maître, que dois-je faire de bien pour acquérir la vie éternelle » ?
Cette question, il est bon que nous la fassions aussi retentir à l’oreille de nos amis, ou plutôt que nous les aidions à la poser à leur tour. Quelque puisse être la réponse, peut-être aussi peu généreuse que la nôtre…
« Tu me dis de ton ami, qu’il fréquente les sacrements, qu’il mène une vie claire et qu’il est bon étudiant, (interprétons en disant qu’il vit plus ou moins les commandements), mais qu’il « n’accroche pas » : si tu lui parles de sacrifice et d’apostolat, il s’attriste et s’en va (interprétons en disant qu’il possède de grands biens, qu’il a beaucoup de travail, de nombreuses activités culturelles, une vie sociale prenante, etc.),
Ne t’inquiète pas. - Ce n’est pas un échec de ton zèle ; c’est, à la lettre, la scène de l’Évangile : « Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres (sacrifice)… puis « viens, et suis-moi » (apostolat). (Saint Josémaria, chemin, n° 807).
Ce n’est pas un échec de notre part, mais un échec de notre ami, tout comme la dérobade du jeune homme riche n’a pas été un échec du Christ, mais de lui-même. Chacun est libre de répondre ou non à la grâce de Dieu. Et quand cette grâce a fait naître un désir particulier de sainteté, le refus final est sans doute plus grave que si Dieu n’avait pas donné ce secours surnaturel.
Nous devons quant à nous chercher vraiment la sainteté, la désirer ardemment, mais pas de façon purement théorique, en mettant des limites à ce que Dieu demande. Autrement, nous passons à côté de la compagnie de Jésus.
Nous avons sans doute celle du confort matériel, du travail qui nous occupe tant, de collègues de travail dont la conversation n’est pas toujours très enrichissante, de la famille, qui n’est parfois qu’entrevue… Or nous devons être prêts à tout, pour nous adapter à la Volonté de Dieu, quelle qu’elle soit (sans prétendre l’inverse, c’est-à-dire adapter la volonté de Dieu à nos projets), que ce soit dans les orientations données à notre travail, notre santé, les injustices dont nous pouvons faire l’objet, la situation, etc.
Ayons présent à l’esprit, l’exemple de notre Seigneur, que le jeune homme riche n’a pas saisi, même par allusion : j’ai toujours changé d’endroit, j’ai été de tente en tente et de demeure en demeure (1 chronique 17, 5). En vérité, voyez-vous, les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des abris, mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. (Luc 9 ; 58)
Tâchons de suivre le chemin que Dieu nous trace et sur lequel nous trouvons le Christ avec sa croix salvatrice.
Et la très Sainte Vierge qui nous regarde aussi avec une énorme affection et prie pour que nous sachions comprendre ce que son Fils nous propose, et le mettre en pratique avec joie.