NOTRE DAME DE L'ASSOMPTION

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PAROISSE de BOUGIVAL


Déclaration sur l’éducation chrétienne : Gravissimum Educationis

Publié par Paroisse Bougival sur 17 Janvier 2024, 22:14pm

Déclaration sur l’éducation chrétienne : Gravissimum Educationis

Préambule

L’extrême importance de l’éducation dans la vie de l’homme et son influence toujours croissante sur le développement de la société moderne sont pour le Concile œcuménique l’objet d’une réflexion attentive. En vérité, les conditions d’existence d’aujourd’hui rendent à la fois plus aisées et plus urgentes la formation des jeunes ainsi que l’éducation permanente des adultes. Les hommes, en effet, dans une conscience plus aiguë de leur dignité et de leur responsabilité, souhaitent participer chaque jour plus activement à la vie sociale, surtout à la vie économique et politique. Les merveilleux progrès de la technique et de la recherche scientifique, les nouveaux moyens de communication sociale, leur donnent la possibilité dans le moment où ils jouissent de loisirs accrus, d’accéder plus aisément au patrimoine culturel et spirituel de l’humanité, et de s’enrichir mutuellement grâce aux relations plus étroites qui existent entre les groupes et entre les peuples eux-mêmes.

Aussi s’efforce-t-on partout de favoriser toujours plus l’éducation ; les droits primordiaux de l’homme à l’éducation, spécialement ceux des enfants et des parents, sont reconnus et les documents officiels en font état. Devant la croissance rapide du nombre des élèves, on multiplie de toute part et on perfectionne les écoles, on crée d’autres institutions éducatives. Des expériences nouvelles développent les méthodes d’éducation et d’enseignement. Des efforts de grande valeur sont accomplis pour procurer ces biens à tous les hommes, quoiqu’un grand nombre d’enfants et de jeunes ne reçoivent même pas encore une instruction élémentaire et que tant d’autres soient privés de l’éducation véritable qui développe à la fois la vérité et la charité.

Mais, pour s’acquitter de la mission que lui a confiée le Seigneur qui l’a fondée, d’annoncer à tous les hommes le mystère du salut et de tout édifier dans le Christ, notre sainte Mère l’Église doit prendre soin de la totalité de la vie de l’homme y compris de ses préoccupations terrestres, dans la mesure où elles sont liées à sa vocation surnaturelle. Elle a donc un rôle à jouer dans le progrès et le développement de l’éducation. C’est pourquoi le Concile proclame certains principes fondamentaux de l’éducation chrétienne, spécialement en ce qui touche la vie scolaire. Une commission spéciale devra, après le Concile, les développer plus en détail. Les Conférences épiscopales auront à en faire l’application en tenant compte des circonstances locales.

1. Droit universel à l’éducation

Tous les hommes de n’importe quelle race, âge ou condition, possèdent, en tant qu’ils jouissent de la dignité de personne, un droit inaliénable à une éducation qui réponde à leur vocation propre, soit conforme à leur tempérament, à la différence des sexes, à la culture et aux traditions nationales, en même temps qu’ouverte aux échanges fraternels avec les autres peuples pour favoriser l’unité véritable et la paix dans le monde. Le but que poursuit la véritable éducation est de former la personne humaine dans la perspective de sa fin la plus haute et du bien des groupes dont l’homme est membre et au service desquels s’exercera son activité d’adulte.

Il faut donc, en tenant compte du progrès des sciences psychologique, pédagogique et didactique, aider les enfants et les jeunes gens à développer harmonieusement leurs aptitudes physiques, morales, intellectuelles, à acquérir graduellement un sens plus aigu de leur responsabilité, dans l’effort soutenu pour bien conduire leur vie personnelle et la conquête de la vraie liberté, en surmontant courageusement et généreusement tous les obstacles. Qu’ils bénéficient d’une éducation sexuelle à la fois positive et prudente au fur et à mesure qu’ils grandissent. De plus, qu’ils soient formés à la vie sociale de telle sorte que, convenablement initiés aux techniques appropriées et indispensables, ils deviennent capables de s’insérer activement dans les groupes qui constituent la communauté humaine, de s’ouvrir au dialogue avec l’autre et d’apporter de bon cœur leur contribution à la réalisation du bien commun.

De même, le Concile proclame le droit pour les enfants et les jeunes gens d’être incités à apprécier sainement les valeurs morales avec une conscience droite et à les embrasser dans une adhésion personnelle, et, tout autant, à connaître et aimer Dieu plus parfaitement. Aussi, demande-t-il instamment à tous ceux qui gouvernent les peuples ou dirigent l’éducation de faire en sorte que jamais la jeunesse ne soit privée de ce droit sacré. Il exhorte les fils de l’Église à travailler généreusement dans tous les secteurs de l’éducation, spécialement pour hâter la diffusion des bienfaits d’une éducation et d’une instruction convenables, pour tous, dans le monde entier.

2. L’éducation chrétienne

Devenus créatures nouvelles, en renaissant de l’eau et de l’Esprit Saint, appelés enfants de Dieu et l’étant en vérité, tous les chrétiens ont droit à une éducation chrétienne. Celle-ci ne vise pas seulement à assurer la maturité ci-dessus décrite de la personne humaine, mais principalement à ce que les baptisés, introduits pas à pas dans la connaissance du mystère du salut, deviennent chaque jour plus conscients de ce don de la Foi qu’ils ont reçu, apprennent à adorer Dieu le Père en esprit et en vérité (cf. Jn 4, 23) avant tout dans l’action liturgique, soient transformés de façon à mener leur vie personnelle selon l’homme nouveau dans la justice et la sainteté de la vérité (Ep 4, 22–24) et qu’ainsi constituant cet homme parfait, dans la force de l’âge, qui réalise la plénitude du Christ (cf. Ep 4, 13), ils apportent leur contribution à la croissance du Corps mystique. Qu’en outre, conscients de leur vocation, ils prennent l’habitude aussi bien de rendre témoignage à l’espérance qui est en eux (cf. 1 P 3, 15) que d’aider à la transformation chrétienne du monde, par quoi les valeurs naturelles, reprises et intégrées dans la perspective totale de l’homme racheté par le Christ, contribuent au bien de toute la société. C’est pourquoi, le Concile rappelle aux pasteurs des âmes le grave devoir qui est le leur de tout faire pour que tous les fidèles bénéficient de cette éducation chrétienne, surtout les jeunes qui sont l’espérance de l’Église.

3. Les responsables de l’éducation

Les parents, parce qu’ils ont donné la vie à leurs enfants, ont la très grave obligation de les élever et, à ce titre, doivent être reconnus comme leurs premiers et principaux éducateurs. Le rôle éducatif des parents est d’une telle importance que, en cas de défaillance de leur part, il peut difficilement être suppléé. C’est aux parents, en effet, de créer une atmosphère familiale, animée par l’amour et le respect envers Dieu et les hommes, telle qu’elle favorise l’éducation totale, personnelle et sociale, de leurs enfants. La famille est donc la première école des vertus sociales nécessaires à toute société. Mais c’est surtout dans la famille chrétienne, riche des grâces et des exigences du sacrement de mariage, que dès leur plus jeune âge les enfants doivent, conformément à la foi reçue au baptême, apprendre à découvrir Dieu et à l’honorer ainsi qu’à aimer le prochain ; c’est là qu’ils font la première expérience de l’Église et de l’authentique vie humaine en société ; c’est par la famille qu’ils sont peu à peu introduits dans la communauté des hommes et dans le Peuple de Dieu. Que les parents mesurent donc bien l’importance d’une famille vraiment chrétienne dans la vie et le progrès du Peuple de Dieu lui-même.

La tâche de dispenser l’éducation qui revient en premier lieu à la famille requiert l’aide de toute la société. Outre les droits des parents et de ceux des éducateurs à qui ils confient une partie de leur tâche, des responsabilités et des droits précis reviennent à la société civile en tant qu’il lui appartient d’organiser ce qui est nécessaire au bien commun temporel. Elle a, entre autres tâches, à promouvoir l’éducation de la jeunesse de multiples manières. Elle garantit les devoirs et les droits des parents et des autres personnes qui jouent un rôle dans l’éducation ; elle leur fournit son aide dans ce but. Selon le principe de subsidiarité, en cas de défaillance des parents ou à défaut d’initiatives d’autres groupements, c’est à la société civile, compte tenu cependant des désirs des parents, d’assurer l’éducation. En outre, dans la mesure où le bien commun le demande, elle fonde ses écoles et institutions éducatives propres.

Les tâches éducatives concernent enfin, à un titre tout particulier, l’Église : non seulement parce que, déjà, en tant que société également humaine, il faut lui reconnaître une compétence dans le domaine de l’éducation, mais surtout parce qu’elle a pour fonction d’annoncer aux hommes la voie du salut, de communiquer aux croyants la vie du Christ et de les aider par une attention constante à atteindre le plein épanouissement de cette vie du Christ. À ses enfants, l’Église est donc tenue, comme Mère, d’assurer l’éducation qui inspirera toute leur vie de l’esprit du Christ ; en même temps, elle s’offre à travailler avec tous les hommes pour promouvoir la personne humaine dans sa perfection, ainsi que pour assurer le bien de la société terrestre et la construction d’un monde toujours plus humain.

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