NOTRE DAME DE L'ASSOMPTION

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PAROISSE de BOUGIVAL


6ème oeuvre - Les Œuvres de Miséricorde

Publié par Paroisse Bougival

Catégories : #Enseignement

6ème oeuvre - Les Œuvres de Miséricorde

Visiter les prisonniers. (Extrait du livre du P.Vidal « soyez miséricordieux » Editions le Laurier)

Ce sont nos souffrances qu'il portait et nos douleurs dont il était chargé », a écrit Isaïe dans la prophétie commentée au chapitre précédent. Volontairement et par amour pour nous, Jésus s'est chargé de toutes les souffrances des hommes: fatigue, sommeil, soif et faim, froid et pauvreté, jusqu'aux affres de la passion et de sa mort sur la Croix. Et, à la fin de sa vie, il a eu droit à un double procès, injuste et infâme, devant les autorités juives et Ponce Pilate. Nous pouvons donc affirmer que, tout au moins dans la nuit du Jeudi Saint, lui aussi a connu la prison. Dans son cas, en agneau innocent, offert en oblation à son Père, sans la moindre faute de sa part. Voilà certainement pourquoi il a ajouté, toujours dans son discours eschatologique, la 6ème œuvre de miséricorde; « J'étais en prison, et vous êtes venus à moi" (Mt 25, 361).

Avouons que, pour cette nouvelle marque de la misère hu­maine, nous avons plus de mal que pour les autres à nous mettre à la place des personnes évoquées. En effet, ayant fait à un degré plus ou moins grand, bien que sans doute modeste, l'expérience de la faim et de la soif, de la fatigue ou celle de la maladie, il nous est possible d'imaginer ce qui peut se passer dans leur tête et dans leur cœur. Or, les très fortes souffrances qui accompagnent une condamnation et un emprisonnement sont difficilement imaginables pour quelqu'un qui n'a pas eu à en endurer les conséquences, Aussi la foi est-elle nécessaire pour bien nous acquitter de ce nouveau devoir, nous sachant personnellement et directe­ment concernés. Le Seigneur n'a-t-il pas dit «vous êtes venus à moi»?

Tenons aussi compte du rapprochement progressif, déjà évoqué, entre les deux groupes d'œuvres de miséricorde, corporelles et spirituelles. Dans ces conditions, n'est-il pas vrai qu'il existe peut-être tout près de nous des gens ressem­blant métaphoriquement à des prisonniers? Car ils sont dans l'incapacité de découvrir la vérité et d'y adhérer, étant enfer­més dans la prison d'une idéologie opaque ou dominés par leurs préjugés; ou la prison de certaines addictions exerçant sur eux une véritable tyrannie; d'un entourage familial, professionnel ou social vraiment despotique, rendant illusoire l'exercice de leur liberté; ou encore certaines mauvaises habitudes, des vices les appelle-t-on dans la vie chrétienne, une sorte d'esclavage sous le poids duquel ils risquent d'étouffer, privés du souffle de l'Esprit et de la grâce de Dieu. Eh bien, notre Seigneur nous dit « allez vers eux aussi », en surmontant un éventuel sentiment naturel de recul devant ce genre de situations.

À la suite de ses prédécesseurs, le Saint-Père s'est rendu à plusieurs reprises dans des prisons pour se tenir près des détenus et leur témoigner de l'affection du Christ et de l'Église. Alors que pour eux l'horizon semble bouché de tous côtés, il leur parle de la miséricorde de Dieu, afin de nourrir leur espérance. Un Dieu « toujours à nos côtés, surtout dans les moments d'épreuve. Il est un Père « riche en miséricorde» (Ep 2,4), qui tourne toujours vers nous son regard serein et bienveillant... C’est une certitude qui donne le réconfort et l'espoir, surtout dans les moments difficiles et tristes ... L'amour de Jésus pour chacun de nous est une source de consolation et d'espérance. C’est une certitude fondamentale pour nous: rien ne peut nous séparer de l'amour de Dieu! Pas même les barreaux d'une prison ». C'est en ces termes si encourageants qu'il s'adressait à un groupe d'entre eux en mars 2015, dans la prison de Naples.

Que faire? Comment seconder la sollicitude du Seigneur pour ces personnes que la société rejette avec un certain mépris, mais qui appartiennent elles aussi au groupe des « tout petits» auxquels il s'identifie? Le Psaume 69 évoque l'amour que Dieu leur porte «Car le Seigneur écoute les humbles, il n'oublie pas ses amis emprisonnés ».

• Une nouvelle fois, commençons par la prière. Sommes-­nous étonnés d'apprendre que l'Église a prévu des messes votives « Pour ceux qui sont en captivité ou en prison» ? Voici la prière que la liturgie fait monter vers le ciel: « Toi seul, Seigneur, sais ce qu'il y a dans l'homme, toi seul peux changer notre cœur habile à condamner, et nous aider à discerner ce qui est juste. Exauce nos prières pour ceux qui sont en prison: qu'ils ne sombrent pas dans le désespoir mais trouvent la force de se renouveler, qu'ils rencontrent des hommes qui les comprennent et, quand ils seront libérés, des frères qui les accueillent avec amour » .

• Un cas particulier est celui des chrétiens emprisonnés à cause de leur foi, véritables témoins du Christ face à des régimes et à des systèmes totalitaires. La même messe votive prévoit une variante qui tient compte de leur situation particulière «Tu ne peux abandonner, Seigneur, ceux qui acceptent de perdre leur liberté pour l'amour de ton nom et la défense de leurs frères. Puisqu'ils sont persécutés avec ton Fils, donne-leur la force dont ils ont besoin pour témoigner de l'Évangile avec assurance: qu'ils puisent un réconfort dans la prière de l'Église, et recouvrent enfin cette liberté que tu veux pour tous tes enfants »,

• Toujours à Naples, il a aussi prodigué quelques conseils, encore plus précis, pour nous aider à accomplir ce devoir de miséricorde: « Les prisonniers vivent trop souvent dans des conditions indignes et leur réinsertion sociale est difficile", Mais il y a aussi des initiatives positives ... C'est là-dessus qu'il faut travailler et aider la communauté civile et l'Église à changer son attitude, À la base de cet engagement, il y a la conviction que l'amour peut toujours transformer la personne humaine. C'est comme cela que la prison, lieu de marginalisation, peut devenir un lieu d'inclusion et inciter la société à devenir plus juste et attentive aux personnes. » C'est donc à chacun de voir concrè­tement ce qu'il pourrait faire de précis pour aller dans le sens indiqué par la Saint-Père.

• Une possibilité bien concrète consiste à considérer cette 6ème œuvre comme un prolongement de la précédente, «assister les malades ». Il s'agirait d'aller réellement visiter des prisonniers. En règle générale, il existe dans les pays catholiques des aumôneries de prison et il suffirait de prendre contact avec le prêtre et l'équipe responsable pour voir quelles sont les possibilités envisageables. Sans oublier d'autres initiatives concernant les autres espèces d'enfermement et d'emprisonnement, face auxquelles nous avons vraisemblablement beaucoup plus de moyens d'action: préjugés, addictions, entourages despotiques, etc., à la frontière des deux groupes d'œuvres.

Pourquoi n'invoquerions-nous pas souvent la Vierge Marie comme «Cause de notre joie », en nous servant de ce vocable des litanies de Lorette? Car la perte de la joie et de l'espérance est sans doute un des plus graves dommages que puisse subir quelqu'un qui se voit privé de sa liberté. 

6ème oeuvre - Les Œuvres de Miséricorde
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