L’Au revoir à la crèche

Le 02 février, dans certaines églises, en particulier en Provence – mais on le fera chez nous puisque nous avons eu une crèche « provençale », les enfants du village – ou les enfants de chœur – se rassemblent une dernière fois devant la Crèche de l’église, chantent un dernier noël populaire, puis ils en retirent les santons de l’Enfant Jésus, de la Sainte Vierge et de Saint Joseph qu’ils apportent à leur curé à l’entrée du sanctuaire ou sur les marches du maître-autel.

Ainsi étaient figurés le départ de Bethléem et la venue de la Sainte Famille dans le Temple du Seigneur.


On recouvre la crèche d’un drap blanc pour cacher les autres santons (d’où l’une des origines du nom de « crèche blanche »). Puis on place par devant un tableau de la Présentation de Jésus au Temple, le 02 février étant la fête de la purification ou des relevailles de Marie. 
40 jours après avoir enfanter, la femme juive devait se rendre au temple où elle offrait deux petites colombes en signe de purification. La loi de Moïse (Exode 13, 12–15) prévoyait que « tout premier-né de sexe masculin soit présenté au Seigneur ». C’est la raison pour laquelle Jésus fut présenté au Temple de Jérusalem. Selon l’usage pour les relevailles, Marie sacrifia donc 2 colombes blanches « l’une en holocauste, l’autre pour le péché ». C’était l’offrande des humbles et des pauvres (Lévitique XII,8). La couleur du plumage des oiseaux serait une des autres origines de ce nom de « crèche blanche ». 

Certaines paroisses possèdent des santons spéciaux qu’ils disposent alors devant ce drap blanc : la Sainte Vierge portant l’Enfant Jésus dans ses bras, Saint Joseph avec les deux colombes, un prêtre du Temple, le Vieillard Siméon et la prophétesse Anne, un chandelier à 7 branches. 

Certaines « crèches blanches » sont réputées pour la qualité de leurs santons comme celle de l’église Saint-Saturnin-lès-Avignon ou bien celle de la cathédrale ou de l’église du Saint Esprit à Aix-en-Provence ou dans le Comtat Venaissin. Mais elles ne sont visibles que durant la semaine suivant la Chandeleur.

Un autre usage connu au Moyen-âge et encore attestée à Aix au XVIIe siècle et qui semble n’être resté qu’à Marseille consiste à mettre dans la main des santons des cierges verts. Le vert symbolise l’espérance exprimée en particulier par la prophétie du vieillard Siméon quant au salut des nations.