NOTRE DAME DE L'ASSOMPTION

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PAROISSE de BOUGIVAL


La « Grotte de la Nativité » : visions de Maria Valtorta

Publié par Paroisse Bougival sur 25 Décembre 2023, 23:26pm

La « Grotte de la Nativité » : visions de Maria Valtorta

Joseph laisse Marie sur l’âne à l’intérieur de la cour et il sort pour chercher dans d’autres maisons. Il revient découragé. Il n’y a rien. Le précoce crépuscule d’hiver commence à étendre ses voiles. Joseph supplie l’aubergiste. Il supplie des voyageurs. Eux sont des hommes en bonne santé. Ici c’est une femme sur le point de mettre au monde un enfant. Qu’ils aient pitié ! Rien. Voici un riche pharisien qui le regarde avec un mépris visible, et, quand Marie s’approche, il s’écarte comme s’il s’était approché d’une lépreuse. Joseph le regarde et la rougeur de l’indignation lui monte au visage. Marie met la main sur le poignet de Joseph, pour le calmer et dit : N’insiste pas. Partons. Dieu y pourvoira. Ils sortent, ils longent le mur de l’auberge. Ils tournent par une ruelle encastrée entre elle et de pauvres maisons. Ils contournent l’auberge. Ils cherchent. Voilà des espèces de grottes, de caves, dirai-je, plutôt que des écuries, tant elles sont basses et humides. Les plus belles sont déjà occupées. Joseph est accablé.

Ohé ! Galiléen ! lui crie par derrière un vieil homme. Là au fond, sous ces ruines, il y a une tanière. Peut-être n’y a-t-il encore personne.
Ils s’approchent de cette tanière. C’est vraiment une tanière. Parmi les décombres d’un bâtiment en ruines, il y a un refuge, au-delà duquel se trouve une grotte, un trou dans la montagne plutôt qu’une grotte. On dirait que ce sont les fondations d’une ancienne construction auxquelles servent de toit les matériaux étayés par ces troncs d’arbre à peine équarris.

Pour y voir plus clair, car il y a très peu de jour, Joseph sort de l’amadou et un briquet, et allume une petite lampe qu’il sort de la besace qu’il porte en bandoulière. Il entre, un mugissement le salue. Viens. Marie, elle est vide, il n’y a qu’un bœuf. Joseph sourit : Ça vaut mieux que rien !…

Marie descend de son âne et entre. Joseph a fixé son lumignon à un clou dans l’un des troncs qui servent de pilier. On voit la voûte couverte de toiles d’araignées, le sol en terre battue et tout disloqué avec des trous, des cailloux, des détritus et des excréments et couvert de tiges de paille. Au fond, un bœuf se retourne et regarde avec ses grands yeux tranquilles pendant que du foin lui pend des lèvres. Il y a un siège grossier et deux pierres dans un coin, près d’une fente. Le noir de ce recoin indique que c’est là qu’on fait du feu.

Marie s’approche du bœuf. Elle a froid. Elle lui met les mains sur le cou pour en sentir la tiédeur. Le bœuf mugit et se laisse faire. Il semble comprendre. De même quand Joseph le pousse plus loin pour enlever beaucoup de foin au râtelier et faire un lit pour Marie. Le râtelier est double : celui où mange le bœuf et par-dessus une sorte d’étagère où se trouve une provision de foin. C’est celle-là que prend Joseph. Le bœuf laisse faire. Il fait aussi une place pour l’âne qui, fatigué et affamé, se met tout de suite à manger.

Joseph découvre aussi un seau renversé tout cabossé. Il sort parce que dehors il y a un ruisseau et revient avec de l’eau pour l’âne. Puis il s’empare d’une botte formée de branches, déposée dans un coin et essaye de balayer le sol. Ensuite il étend du foin, en fait un lit, près du bœuf dans l’angle le plus sec et le plus abrité. Mais, il le trouve humide ce pauvre foin, et il soupire. Il allume le feu et, avec une patience de chartreux, il sèche le foin par poignées en le tenant près du feu.

Marie, assise sur un tabouret, fatiguée, regarde et sourit. C’est fini. Marie s’installe de son mieux sur le foin moelleux avec les épaules appuyées sur un tronc. Joseph complète… l’ameublement en étendant son manteau qui fait office de tente sur le trou qui sert d’entrée. Un abri très relatif. Puis il offre du pain et du fromage à la Vierge et lui donne à boire de l’eau d’une gourde. Dors maintenant lui dit-il après. Moi, je veillerai pour que le feu ne s’éteigne pas. Il y a du bois, heureusement. Espérons qu’il dure et brûle. Je pourrai épargner l’huile de la lampe. Marie s’allonge, obéissante. Joseph la couvre avec le manteau même de Marie et la couverture qu’elle avait d’abord aux pieds.

Mais toi… tu auras froid. Non, Marie. Je reste près du feu. Tâche de te reposer. Demain ça ira mieux.

Marie ferme les yeux sans se faire prier. Joseph se rencogne dans son coin sur le tabouret avec des brindilles à côté. Il y en a peu. Je ne pense pas qu’elles durent longtemps.

Ils sont placés de la manière suivante : Marie à droite, avec les épaules tournées vers la porte, à moitié cachée par un tronc d’arbre et par le corps du bœuf qui s’est accroupi dans la litière. Joseph à gauche, tourné vers la porte et par conséquent en diagonale, avec le visage tourné vers le feu et les épaules vers Marie.

Il se retourne de temps en temps pour la regarder et la voit tranquille, comme si elle dormait. Il utilise peu à peu les branches et les jette une par une sur le feu pour qu’il ne s’éteigne pas, pour qu’il donne de la lumière et pour que ce peu de bois dure. Il n’y a plus que la lueur, tantôt plus vive, tantôt presque morte du feu, car la lampe est à bout de combustible et dans la pénombre se détache seulement la blancheur du bœuf, du visage et des mains de Joseph. Tout le reste n’est qu’une masse qui se fond dans l’épaisseur de la pénombre. Il n’y a rien à dire de plus dit Marie.

Je revois l’intérieur de ce pauvre refuge pierreux où, partageant le sort des animaux, Marie et Joseph ont trouvé asile. […]

Un rayon de lune pénètre par une fissure du plafond, comme une lame immatérielle d’argent qui s’en va chercher Marie. Au fur et à mesure que la lune monte dans le ciel, il s’allonge et, finalement, l’atteint. Le voilà sur la tête de Marie en prière, la nimbant de blancheur.

Marie lève la tête comme pour un appel du ciel et elle s’agenouille de nouveau. Oh ! comme c’est beau ici ! Elle lève sa tête qui semble resplendir de la lumière blanche de la lune, et elle est transfigurée par un sourire qui n’est pas humain. Que voit-elle ? Qu’entend-elle ? Qu’éprouve-t-elle ? Il n’y a qu’elle qui pourrait dire ce qu’elle vit, entendit, éprouva à l’heure fulgurante de sa Maternité.

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